Betty WIEDER, présidente de la Licra de Dordogne, et son mari, Marcel, voulaient emmener à Auschwitz-Birkenau, un groupe de 8 jeunes des colléges et lycées, accompagnés de quelques adultes. Nous nous sommes donc retrouvés 45 personnes,
partant en car de Périgueux le matin du 1er novembre 2006, pour prendre l'avion à Orly en direction de Carcovie, où nous sommes arrivés à 23 heures.
(passez la souris sur les photos pour faire apparaître les légendes)
<
Pendant ce voyage, Betty a donné quelques indications sur ce que nous allions voir, afin de préparer les esprits à cette visite des camps de la mort.
Le jeudi 2 novembre, aprés la nuit passée à l'hotel, nous sommes partis en car à 8 heures pour la visite des camps d(Auschwtiz-Birkenau. Il neigeait et la température était tombée à -6°
Notre premiére surprise a été de voir le nombre important de jeunes qui étaient là, de toutes nationnalités, polonais, allemands, israëliens..., et qui venaient comme nous se rendre compte par eux-mêmes de ce qui s'était passé là il y a soixante ans et surtout que l'on ne peut oublier.
Le matin, nous avons parcouru les différents batiments d'Auschwitz, ancienne caserne militaire, en rentrant par l'entrée où est inscrite la fameuse phrase "le travail rend libre" (voir la photo gauche ci-dessus).
Notre guide polonaise nous a permis grâce à ses explications, de mieux saisir la réalité de ce drame pour l'humanité.
Personnellement, ce qui m'a frappé, c'est le vide, cette impression qu'il n'y a rien, que le néant, et peut-il y avoir autre chose puisque le but ultime était l'anéantissement... même si dans certains batiments sont conservés derriére des virrines, ce qui avait été enlevé à ceux qui arrivaient là : chaussures, peignes et brosses, valises, cheveux qui servaient à faire des tissus,
documents qui servaient à l'administration allemande, photos et portraits....
L'après-midi, nous nous sommes rendus à 3 kilométres à Auschwitz-Birkenau, pour poursuivre la visite dans ce camp construit de toutes pièces sur ordre des Allemands par les prisonniers, qui arrivaient là par le train, et qui s'étend sur plusieurs hectares, avec les baraquements où "vivaient"
les prisonniers et les fours crématoires qui ont été démolis par les Allemands à leur départ.
Avant de quitter ce camp, nous nous sommes recueillis au monument international des victimes du Nazisme en souvenir de tous les morts évalués à un million et demi.
Marcel Wieder a prié en français et chanté en hébreu le kadisch.
La nuit tombant vers 16 heures, nous sommes rentrés à Cracovie en silence bouleversés par ce que nous venions de voir.
Avant le diner, nous avons visité de nuit à Cracovie la place du marché, la halle aux draps et l'Eglise Notre Dame au baroque flamboyant et qui possède un rétable grandiose qui peut aussi s'ouvrir.
Le ledemain matin, avant de reprendre l'avion pour Orly à 10 heures, Betty nous a fait visiter le ghetto et le quartier juif de Cracovie.
Et en fin de matinée, nous reprenons l'avion pour Orly, le car pour Périgueux et la voiture pour Maladarse.
Rentrés chez nous, nous nous interrogeons sur le pourquoi de cette haine des nazis et ce qui en est résulté : le massacre de plus de six millions de juifs, de tziganes et d'autres personnes.
Mais nous n'avons pas "la" réponse, sinon d'autres questions : et nous qu'aurions nous fait si....? un tel drame en 1940-1945 n'a pas servi de leçon puisque d'autres drames se renouvellent quotidiennement dans le monde aujourd'hui, pourquoi...?
Merci à Betty et à Marcel Wieder de nous avoir permis ce voyage de la mémoire, à toutes les personnes de notre groupe et aux journalistes de France3 Périgords et du Courrier Français qui ont fait de magnifiques reportages.
Et pour terminer cette page,
mais non pour conclure la réflexion, un extrait d'une interview de Imre Kertesz : "A Birkenau, au cours d'une visite-pélerinage, dans un baraquement encore debout, accoudé à l'étage moyen d'un chalit qui en comportait deux autres, un rez de chaussée et un étage supérieur
à hauteur d'homme, j'ai su que je garderai à tout jamais en mon coeur une stupeur silencieuse et que ce coeur, en son fond, ne quitterait plus ce baraquement. Au moment de commencer à écrire sur la "blessure", deux passages de "Liquidation" s'imposent à moi pour me dire : " ne va pas plus loin, tu ne sais
pas quelle terre tu fouleras aux pieds, tu ne peux comprendre la destinée de ceux qui l'ont foulée"; et ceux qui y étaient en personne ne connaissent pas non plus Auschwitz.
Auschwitz est une autre planète, et nous êtres humains, habitants de la terre, nous n'avons pas la clef de l'énigme que constitue le mot Auschwitz"...
Pour avoir accés à des sites internet et à une bibliographie non exhaustive cliquez ici